J'ai retrouvé un amant exigeant, qui me colle à la peau, me cannibalise le jus de crâne, me harponne les neurones, me file la niaque ou des frissons d'adrénaline. De 9 à 19. Ad minima.
Le reste du temps, le domestique létal reprend le pouvoir et me happe, m'aspire, m'assomme et me flanque au pieu, étourdie de fatigue et de sommeil, dès 22h30.
Un mois et demi que j'ai attaqué le dernier Katherine Pancol et que les Ecureuils de Central Park qui sont tristes le lundi, se pelaient de froid à la vingt cinquième page.
Pov'bestioles fallait faire quelque chose. Alors ce week-end, j'ai fait la grève de la ménagère de 45 ans et j'ai glandé au soleil sur le transat avec mon pavé de 853 pages sur les genoux. Corné, mouillé, huilé. Vivant quoi. L'a raison l'ami Spencer qui me vante les vertus du e-book, c'est pratique, simple et maniable, révolutionnant certes. Mais je suis pas encore prête de faire la bascule du papier au numérique.
Alors si je ne me répands plus virtuellement sur typepad, je m'intraveineuse gentiment des lignes et des lignes et des lignes des mots des autres. Ca m'apaise. Ca me détourne. Ca me déculpabilise. Ca me déprocrastine une lichette.
Mais ca ne comble pas l'envie, le manque. Ca gratte, ca démange, ca transpire, ca déborde.
Alors j'envoie balader les rats à queue de paon de la 451ème page, pendant cinq minutes et je viens m'offrir une petite gâterie virtuelle.
Ni vue, ni connue. Sans fard. Se dépoiler un peu comme j'aime.
Pas vue, pas prise.
Eprise.
Chut... rev'là l'écureuil.
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