J'ai fait une cure de désintox.
J'étais devevue addict, j'ai mis du temps à m'en remettre.
Lire les blogs et écrire dans ce journal virtuel presque intime était ma drogue quotidienne depuis 3 ans et mes nuits se sont vues écourtées de tant d'heures à m'user les yeux hypnotisés par la taluentueuse prose de mes comparses.
C'est comme tout dans ma vie, je ne sais pas faire à moitié. Excessive ont dit certains. J'acquiesce. Idem quand je décide que trop c'est trop et qu'il est temps d'arrêter. De prolixe, ce blog, encore cité récemment par Typepad parmi les peu nombreux blogs de plus 3 ans, est devenu muet (7 notes seulement aux 3/4 axées professionnelles publiées depuis le début de l'année) pour s'achever en blog fantôme où plus aucun lecteur (jusqu'aux plus fidèles) ne s'égare. Un blog, lieu d'amicales rencontres virtuelles et de généreuses synergies, qui s'éteint, c'est d'une tristesse pitoyable. Les amis des tous débuts ont eu beau s'évertuer à sonner de temps en temps à la porte, là où tout était sujet quotidien à rire, controverse, passion et petite musique magique des mots et des lecteurs, la lumière restait désormais éteinte, aucune note ne s'échappant plus. Le joug de la vie quotidienne, la pression professionnelle, les amours capricieuses, autant de contraintes qui ont baillonné peu à peu mes doigts sur mon clavier, autant de silences accumulés qui ont engourdi et rouillé ma voix virtuelle. Ainsi sont mortes ces chroniques d'une reconversion annoncée. Mais ce 11 septembre, ça a été un anniv génial et j'ai plus envie de me taire.
Difficile de revenir. De trouver le déclic. D'ouvrir à nouveau le robinet.
Mon fidèle Fossati m'a bien filé un tuyau frelaté via msn de comment il s'y est pris en mettant son coeur récemment disponible aux enchères de ces dames. Mais même ça, c'est hors de propos ici. Mon coeur, un temps en écharpe, a trouvé un autre preneur. Le Biscuit, s'il garde pour les Crakottes et moi comprise, une place prépondérante - professionnelle et personnelle- dans nos vies, n'est plus depuis quelque temps déjà l'Homme de ma vie. Une mauvaise passe sentimentale qui ébranle les fondations et vous coupe la chique et le sifflet bloguesque pendant quelque temps. Une nouvelle histoire d'amour entre une Marsupilami déjantée et un Ours Blanc marathonien qui vous foutent le méga souk dans une banquise de porcelaine et vous coupe la chique et le sifflet bloguesque pendant le même temps. Pile le temps de ce silence et de cette abstinence virtuelle. Mais ce 11 septembre, ça a été un anniv génial et j'ai plus envie de me taire.
Mais comme si ca ne suffisait pas, mes amours tumultueuses n'étaient pas seules en cause. L'école est également responsable de ma cure de désintox. Non, pas l'école des Crakottes, qui viennent de rentrer l'une en 4ème et l'autre en 6ème. Ma grande école à moi. Si, si, je suis retournée à l'école... pour la 3ème fois. J'ai quitté la fac à 20 ans. J'y suis retournée une seconde fois à 30 ans obtenir un BTS. Je me repointe à nouveau jeune quadra, en Business School, pour valider par un Master 20 ans de compétences terrain en marketing relationnel. Une vieille revanche qui traîne ses guêtres dans mon cartable, histoire d'exorciser ce vieux démon de la fille d'immigrés modestes des années 70. Encore un truc à passer sous silence. Pas si évident de porter le costume réversible de consultante formatrice experte métier pour mes clients et celui d'étudiante attardée pour mes proches. Les premiers admiratifs me trouvent incroyablement courageuse de tout mener de front, les seconds que mon indisponibilité depuis novembre dernier met à rude épreuve, me trouvent barge à lier mais sont très fiers de moi. Mais ce 11 septembre, ça a été un anniv génial et j'ai plus envie de me taire.
Mais comme si ca ne suffisait toujours pas, mes amours et mon master n'étaient pas seuls en cause. Pendant cette année écoulée, il s'est passé des chouettes trucs dans ma vie professionnelle. J'ai bossé avec des chouettes clients. Dont un très chouette que j'ai remporté, petit scarabée face à 2 autres chouettes gros cabinets parisiens, grâce à mes compétences terrains de 20 ans, à ma langue pas dans ma poche, à mon foutu caractère et grâce aussi à cette chouette musique qui s'échappait de ce blog. Une belle rencontre professionnelle avec une responsable de formation carrément allumée avec qui "ça a tout de suite matché' et sans laquelle je n'aurai jamais pu poser sur la photo aux côtés de JAG, l'homme ecommerce de l'année 2008. Promis, un jour je vous la montrerai ma photo avec le patron de vente-privée.com dans sa caverne d'ali-baba. Certes, loyauté et confidentialité obligent à la discrétion... mais ce 11 septembre, ça a été un anniv génial et j'ai plus envie de me taire.
Allez, je suis sure que ceux qui ont réussi à lire jusqu'ici se disent mais bon dieu, qu'est ce qu'il a donc de si génial cet anniv du 11 septembre ? Ca semble presque incongru, alors que j'apprends par l'Ours Blanc de retour de voyage à NYC que Obama et MacCain ont trainé leurs guêtres, hum pardon, ont commémoré de concert à Ground Zero, mais voyez vous, moi j'ai réussi comme chaque année à passer à trav des commémorations de cette date fatidique parce que pour ma tribu réunie ce soir, cette date n'est pas fatidique, bien au contraire.
Ce 11 septembre, ma Crakotte aux yeux verts, mon Alexia vive et impertinente et qui n'a jamais non plus sa langue dans sa poche, a 11 ans. C'est qu'il faut qu'elle bataille ma fille, chaque année, ce 11 septembre pour défendre son antériorité d'anniversaire face à Ben Laden, qu'elle honnit en passant et qui systématiquement lui vole la vedette. Non mais, sale type !
Alors ce soir, quand dans son lit au moment du bisou de bonne nuit, épuisée et comblée d'amour et de cadeaux de sa tribu, mon Alexia m'a chuchoté les yeux déjà papillonnants, "Mamounette, vraiment il a été trop génial ce 11 septembre de mon anniv' !", je me suis pensé bin le voilà mon déclic.
Mon déclic pour plus me taire. Mon déclic pour retrouver le jus. Mon déclic pour que la sève tarie coule à nouveau de mes doigts.
Ce 11 septembre, c'était un génial anniversaire et j'avais envie de le partager. En bonheur d'enfants, en mots d'adulte, en confidence de blogueuse. En Antonia Savey.
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